Guinée : vers le Festival des îles de Loos, au large de Conakry

Comment valoriser le secteur touristique guinéen ? C’est l’interrogation à laquelle va tenter de répondre le FIL (Festival des Iles de Loos). Sa première édition se tiendra du 27 au 20 mai sur la plage de Soro. J’ai été alors invité par les organisateurs pour mieux appréhender la réalité des îles afin de proposer une stratégie de communication adéquate. Pour ma première sur une île, c’est une expérience reluisante.

L’histoire retiendra que j’ai mis trente ans pour avoir le courage d’effectuer un voyage en mer ! Durant ces trente années, exclusivement à Conakry, je n’avais jamais vu une telle étendue d’eau. A Conakry, aller faire des weekends sur les îles est vraiment à la mode. Mais moi je n’avais jamais osé. Enfin, j’ai tenté à deux reprises mais la phobie était telle que je n’ai pas pu. Alors, je ne sais vraiment pas comment les organisateurs du FIL m’ont convaincu d’y aller. C’est peut-être dû à la noblesse de la cause : montrer les merveilles des îles est une initiative qui peut attirer le monde dans notre ville. Et je suis prêt à cocher toute case qui vend l’image positive de la Guinée. Donc je les ai suivis avec une arrière-pensée : « je partagerai l’expérience avec ma communauté de Mondoblog ».

Ce vendredi 20 mai 2022, nous débarquons au port de Boulbinet, quartier populaire du centre-ville de Conakry, le dernier avant l’île. J’étais au sein d’un groupe d’une vingtaine de jeunes. Tous avaient l’habitude de ces traversées « passionnantes ». Certains d’entre eux sont des insulaires. Nous embarquons à bord de deux pirogues qui nous ont partagés en deux groupes de dix. Et à 10 h et 5 minutes précise, alors que j’étais assis devant, indécis, j’entend le bruit d’un moteur à la queue du Kounkoui (pirogue, en soussou) tel une moto. « Wonkhay ! » (allons-y) s’écria le capitaine. Et mon tout premier voyage sur une île commence avec cette alcôve de bois, poussée par une énergie inadéquate de moteur, qui fend la mer. J’apercevais l’autre pirogue devant nous, avec un capitaine un peu plus virevoltant.

Après exactement trente-trois minutes, nos pirogues accostent le quai de l’une des trois îles habitées de l’archipel. En effet, les îles de Loos constituent un petit archipel au large de Conakry. Les principales îles (habitées) sont Kassa, Sooro et Roume. Nous sommes donc à Sooro !

Ce ne sont pas des merveilles qui manquent à son environnement pour que la Guinée soit une carte postale du tourisme mondial. C’est tout un système d’attraction qui est défaillant selon plusieurs observateurs. Les insulaires de Conakry semblent avoir bien compris cela. C’est dans cette optique qu’ils entendent lancer le Festival des îles de Loos du 27 au 20 mai. Avec donc un objectif très clair : montrer ce que Conakry et la Guinée ont de mieux.

On s’est rendu compte que nous, Guinéens, ne sommes pas habitués aux activités dans le secteur du tourisme. Il faut donc qu’on inculque cet esprit aux gens en faisant la promotion de nos richesses culturelles sur ces magnifiques lieux. Le Fil sera donc lancé la semaine prochaine. Et vous allez voir, ce sera merveilleux.

Alice Doré, Commissaire général du FIL

Promouvoir les valeurs insulaires dans tout leur ensemble, c’est le créneau de FIL, avec des touches particulières selon les organisateurs. D’où le thème de la première édition : « Tourisme et cultures, vecteurs économiques à promouvoir. »  Les autorités locales ne veulent pas rester en marge. Abou Samaké, maire de la commune urbaine de Kassa ne rêve que de ce genre d’initiatives dans sa localité. Il promet d’accompagner pleinement le festival.

C’est devenu une tradition pour nous. On organise plein d’événements de ce genre. On a une grande expérience notamment du côté de la sécurité. Tous les services municipaux seront impliqués pour la réussite du Festival des îles de Loos. L’agence de navigation maritime sera également avec nous pour coordonner toutes les embarcations.

Abou Samaké, maire de Kassa.

Pour donner à l’événement une dimension culturelle, les organisateurs ont pensé à la gastronomie locale pour toute collation. Pour cela, ils ont fait venir une spécialiste en la matière : Marie Louise Touré des restaurants Au Calme Green : « Pour moi, c’est un énorme plaisir de partager mon savoir-faire à travers cet événement. Nous y participerons avec une touche traditionnelle dans un décor assez agréable et touristique. Tout ce qui est fuit de mer, riz, konkoy… »

Au cours du Festival des Iles de Loos, une autre connexion sera créée avec les ancêtres des lieux, avec la restauration du « lala bâ », la traditionnelle course aux pirogues. Cette année, les organisateurs et leurs partenaires ont prévu pour le gagnant de cette course un moteur d’une capacité de 15 chevaux. Comme pour ouvrir au reste du monde, la désormais sixième commune de Conakry.

Après six heures sur l’île, nous sommes repartis avec une expérience enrichissante. Pour moi, cette journée restera mémorable. Si tout va bien, chers lecteurs, je vous ramènerai sur ces îles à l’occasion de ces trois jours du festival des îles de Loos. A très bientôt !