Coup d’Etat en Guinée : le CNRD acte définitivement l’après-Condé

Article : Coup d’Etat en Guinée : le CNRD acte définitivement l’après-Condé
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7 septembre 2021

Coup d’Etat en Guinée : le CNRD acte définitivement l’après-Condé

De la rencontre avec l’ancien exécutif, en passant par le démantèlement des Postes d’Appui, à la volonté de libération des détenus politiques, les premières décisions de la junte militaire s’inscrivent dans un élan de reniement de toute la gestion d’Alpha Condé. Plusieurs ministres et présidents des Institutions de l’administration Condé ont répondu à l’appel du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) au Palais du peuple ce lundi 06 septembre 2021. La junte a décidé de retirer tous les privilèges qui leur avaient été accordés. Ils sont également été interdits de sortir du territoire.

Le ciel est tombé sur Conakry pour certains depuis que le colonel Mamady Doumboya, à la tête du Groupement des Forces Spéciales de Guinée, a déposé le président Alpha Condé. Depuis, comme on le dit, les herbes se sont écrasées à la chute du baobab. L’administration Condé, déchue par la fougue apaisée du Colonel Doumbouya, était face à une épreuve étrangement humiliante ce lundi face aux nouveaux maitres.

La prise du pouvoir par l’armée a certes été fortement saluée par le Guinéens. Mais l’enchantement était beaucoup plus retentissant, lorsque les anciens ministres passaient devant le portail du Palais du peuple, dont les alentours sont submergés par des centaines de personnes. Les anciens collaborateurs d’Alpha Condé se faisaient huer et l’on scandait le nom du colonel Doumbouya.

Bientôt un gouvernement d’union nationale ?

Le discours du chef de la junte a été très succinct. Il a tenté de rassurer l’opinion nationale et internationale sur les « bonnes intentions » de la junte. Il a annoncé la formation d’un gouvernement d’union nationale, mais pas un mot sur la période que pourrait prendre la transition.

La première institution à mettre en place est la Haute Cour de justice.

Chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya

Décidément, ce ne sont pas que les citoyens lambda qui sont conquis par le Colonel Mamady Doumbouya. Le nouvel homme fort du pays commence à glaner quelques soutiens officiels de politiques et d’activistes. Dans la foule, deux acteurs de la vie sociopolitiques du pays se sont exprimés juste après le discours du chef de la junte. D’abord, Diabaty Doré, président du parti Rassemblement pour la République (RPR), donne son avis après l’avènement du CNRD.

Aujourd’hui, celui (Alpha Condé) qui se faisait appeler Mandela a fini comme Bokassa. Tout le combat qu’il a mené pendant quarante ans, il a mis tout ça dans l’eau. Je demande à monsieur Doumbouya de rester derrière son discours, surtout quand il parle de rassemblement. La première institution à mettre en place est la Haute Cour de justice. Il faut qu’on juge ces criminels!

Diabaty Doré, président du parti Rassemblement pour la République

La société civile n’était pas fortement représentée à cette rencontre. Mais le parti Démocratie-Paix-Elections-Développement durable en Guinée (DEPEGU), a bien envoyé son président. Mamadou Ciré Dioum se dit lui aussi d’accord avec les lignes tracées par le CNRD.

Pour le moments, nous apprécions les actes posés jusque là posés par le Comité. Nous les soutenons. Nous reconnaissons qu’il y a des questions techniques à débattre après.

Ce mardi, tous les Postes d’Appui (PA) installés tout au long de l’autoroute « Le Prince », fief de Cellou Dalein Diallo, principal challenger du président déchu, ont été démantelés sous ordre du Colonel Mamady Doumbouya. Dans le même sillage, le CNRD examine les dossiers de 711 prisonniers pour une éventuelle libération.

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Commentaires

Adélaïde FOUEJEU FOUEBOU
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L'Afrique a besoin des institutions fortes.
Les présidents doivent cesser de vouloir s'éterniser au pouvoir.