Guinée : le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) fait le point sur sa tournée ouest-africaine

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est de nouveau sur devant la scène en Guinée. Lors d’une conférence de presse animée le 4 novembre dernier à son siège de Conakry, le FNDC a présenté un compte-rendu de sa dernière mission à l’international. Une délégation du FNDC s’est en effet rendue dans certains pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en octobre pour faire ce qu’il appelle de la « diplomatie citoyenne ». Depuis le coup d’Etat du 5 septembre, qui a renversé Alpha Condé, le FNDC cherche à discuter de la situation d’exception qui prévaut actuellement en Guinée avec les pays voisins de l’Afrique de l’Ouest.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) en mission en Afrique de l’Ouest
Au lendemain du coup d’Etat et de la prise du pouvoir par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) en Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution a pris les airs en direction de quelques capitales ouest-africaines pour rencontrer des chefs d’Etat et des acteurs de la société civile pour une assurer une diplomatie citoyenne.
Dans la foulée de l’annonce de sanctions de la Cédéao ciblées contre les acteurs du coup d’Etat, la délégation du FNDC a été tour à tour reçue par les présidents nigérien, sierra léonais, bissau-guinéen et ghanéen. Elle a également rencontré le président en exercice de la Cédéao. Ce jeudi donc, c’est par une longue déclaration que le Front « anti troisième mandat », par la voix de Billo Bah (chargé adjoint des opérations), a présenté les grandes lignes de sa mission internationale
Le compte rendu du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) au retour de sa mission
Ainsi, du 5 au 31 octobre 2021, la délégation spéciale du FNDC, composée d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, Sékou Koundouno et Ibrahima Diallo, a donc voyagé pour rencontrer les principaux acteurs ouest-africains concernés par la crise guinéenne. La délégation a développé un plaidoyer axé sur l’accompagnement de la transition en cours en Guinée et pour plaider en faveur de la décrispation de la situation.

De la nécessité d’un accompagnement vers une transition démocratique en Guinée
La délégation du FNDC a noté avec satisfaction la volonté des chefs d’Etat de la Cédéao, des représentants des Nations-Unies et des commissions de la sous-région à accompagner le peuple de Guinée vers une transition démocratique et paisible consacrant le retour à l’ordre constitutionnel. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a tenu ensuite à rassurer l’opinion sur son engagement total à accompagner le processus de transition mené par le CNRD, au pouvoir depuis le 5 septembre.
» La coordination nationale du FNDC informe l’opinion nationale et internationale qu’elle poursuit et poursuivra tous les efforts indispensables pour la réussite de la transition dans l’intérêt exclusif de la Guinée ».

Par ailleurs, le FNDC a été appelé par les journalistes à se prononcer sur la composition du gouvernement de la transition, en cours à cette date. Pourquoi les membres du Front ne sont-ils pas dans l’équipe du Premier ministre Mohamed Béavogui ? Ibrahima Diallo, responsable des opérations, apporte des précisions :
« Effectivement, le FNDC a été consulté par les autorités. Mais comme vous le savez, nous nous sommes toujours désintéressés de ce qui touche aux intérêts personnels. Nous pensons que la responsabilité que nous portons est tellement immense aujourd’hui qu’on ne peut pas la réduire à une simple participation au gouvernement. Ce serait incompréhensible. »
Le FNDC a donc répondu en insistant sur le fait que sa mission débordait le fait d’être intégré au gouvernement de transition nouvellement mis en place et qu’il se plaçait au dessus de cela.
Au cours de la conférence, le FNDC n’a pas souhaité répondre à certaines questions, notamment celles qui portaient sur la sortie des cadres du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti du président déchu Alpha Condé) ce mercredi par le pouvoir actuellement en place pour assurer la transition.
En ce qui concerne la libération du président déchu (Alpha Condé est en résidence surveillée depuis le coup d’Etat), la Cédéao a insisté sur ce point et rappelé son urgence, et , de son côté, le FNDC estime que cette question n’est pas de son ressort mais qu’il revient au CNRD actuellement au pouvoir d’enclencher la machine judiciaire.
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