Cinéma : le réalisateur burkinabé, Nissy Joanny Traoré, projette « Sosso Bala » à Conakry
Les hommages se multiplient à l’honneur du Sosso Bala, mythique balafon (instrument de percussion) de la région ouest-africaine du Manding. Ce jeudi 7 avril 2022, c’était au tour d’un film dont l’avant-première s’est tenue au Canal Olympia de Kaloum en présence de plusieurs personnalités du monde de la culture dont le ministre Alpha Soumah, . Entre le Mali et la Guinée, la réalisation du film-documentaire a connu de «riches péripéties» dans un immense trésor culturel du Grand Mandé. C’est une œuvre du Burkinabé, Nissy Joanny Traoré dont j’ai suivi la projection avec intérêt.
C’est un long métrage de plus d’une heure qui exhume l’histoire de l’un des instruments musicaux les plus mythiques d’Afrique noire, le Sosso Bala. Sept ans après sa réalisation, son auteur se sent soulagé de l’avoir projeté à Conakry, en présence de la famille détentrice du Bala.
« C’est un engagement. Etant donné que c’est un patrimoine matériel et immatériel guinéen, c’est donc normal que la Guinée soit à l’honneur. J’ai tourné une partie au Burkina Faso et une autre dans le Mandé, au Mali et en Guinée. C’est toute l’histoire du Sosso Bala. Aujourd’hui, aucun homme ne vit cent ans. Et si un balafon traverse des siècles, c’est extraordinaire ! Ce serait donc important que d’autres raconte l’histoire sur d’autres angles. »
Nissy Joanny Traoré
Le Sosso Bala a traversé plus de 800 ans, résistant ainsi même à la tempête coloniale et aux guéguerres diplomatiques entre Conakry et Bamako après la dislocation de la grande famille ancestrale du Manding. La projection du film a mis tout le monde d’accord, sous le regard attentif du ministre de la culture. Alpha Soumah.
«On a passé un moment de bonheur. C’est l’histoire du Sosso Bala de Soumaoro Kanté qui est devenu propriété de Soundjata Keita, gardé par Balla Fassèkè. On a vu toute l’émotion qui se dégage. ça veut dire que le patrimoine est à protéger et à conserver. Donc de notre côté, nous ferons de notre mieux. »
Ministre guinéen de la culture et du patrimoine historique.
La salle était pleine d’émotions notamment du fait que l’acteur principal du film soit décédé, seulement depuis février dernier. Des souvenirs qui hantent ce membre de la famille Kouyaté, actuelle propriétaire du Sosso Bala.
« Je suis très ému. Mais c’est vrai que je m’y attendais, vu que j’ai participé au tournage à des moments donnés. Je suis très touché aujourd’hui également parce que le film est enfin projeté ici même en Guinée, mais malheureusement juste après le décès d’Elhadj Sékou, le principal personnage de ce film. Mais c’est tout de même un honneur pour la Guinée. Nous en sommes fiers. »
Sirman Kouyaté, représentant de la famille Dokala Kouyaté, détentrice actuelle du Bala.
Après la projection de cette avant-première, le réalisateur burkinabé a interpellé le ministre de la culture à plus de présence de films guinéens à l’international, notamment au FESPACO.
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